Les fontaines

Source ou fontaine ? Question de vocabulaire ou question de nature ? Posons-la autrement : quand une source devient-elle une fontaine ? Quand la chose devient-elle un élément du petit patrimoine bâti ? La réponse est dans la question. Une source est un endroit où de l'eau commence à sourdre, donnant naissance à un cours d'eau grand ou petit, ru, rivière ou fleuve. Dès que la main de l'homme intervient, entassant pierre sur pierre, soit en maçonnant, soit, malgré le paradoxe, à pierre sèche, on parle de fontaine.

Le paganisme avait, dans l'Antiquité, attaché à chaque fontaine un dieu, une déesse, un génie protecteur. Le catholicisme récupéra ce culte en se contentant de le détourner de son objet, remplaçant par ses saints les dieux et déesses des peuples antiques. On compte, dans le Périgord, une centaine de saints protecteurs exerçant leurs bienfaits, par le truchement de leurs eaux, à environ deux cents fontaines.

Mais les fontaines sacrées ne sont pas les plus nombreuses ; l'utilité principale d'une fontaine est en effet de fournir de l'eau pour la consommation et les usages domestiques, le surplus pouvant alimenter un lavoir ou un abreuvoir. Une fontaine doit donc être bâtie de manière à faciliter le puisage et à éviter la souillure des eaux. C'est pour cela qu'on y a aménagé un bassin de rétention, d'une contenance plus ou moins grande, dans lequel un puise, soit directement, soit grâce à une pompe, la solution adoptée dépendant surtout de la situation de la source et de la nature du terrain.

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